Une ingénieure devenue missionnaire

Quitter une situation professionnelle confortable, sa famille et ses amis pour aller servir à l’autre bout du monde. Pas évident. C’est pourtant le choix qu’a entreprit Samantha* en répondant à l’appel de Dieu. Son témoignage nous encourage et nous rappelle que suivre le Seigneur c’est aussi faire des choix.

Hey, hey, moi c’est Samantha* et voici l’histoire de mon virage à 180° : d’ingénieure à missionnaire en Asie.

Voyage missionnaire d’une semaine

Je suis chrétienne depuis mon jeune âge, j’ai grandi dans l’église et après quelques passages compliqués à l’adolescence, j’ai pris un engagement plus personnel et profond avec Dieu. Après mes études, j’ai commencé à travailler comme ingénieure en informatique et, en parallèle, je me suis engagée dans le groupe de jeunes de mon église.

"Ne me sentant pas appelé, j’avais à cœur de passer un peu de temps et de voir Dieu à l’œuvre là-bas"

Il y a 3 ans, j’ai effectué un voyage missionnaire d’une semaine en Asie. En effet, c’est un pays que j’affectionne et dont j’apprécie la langue et la culture. Ne me sentant pas appelé, j’avais à cœur de passer un peu de temps et de voir Dieu à l’œuvre là-bas.

Durant cette semaine, Nathan*, une des personnes qui nous recevait m’a fait savoir qu’il apprécierait quelqu’un comme moi dans leur équipe, ce à quoi j’ai rétorqué “Et ben, tu peux prier dans ce sens si tu veux, parce que si ce n’est pas Dieu qui m’appelle, je ne viendrais pas… et je vais faire de même”. A vrai dire, à ce moment là je me disais que ce n’était probablement pas pour moi, en tout cas, ça ne semblait pas être le plan de Dieu pour moi.

"ça ne semblait pas être le plan de Dieu pour moi"

Une nuit pas comme les autres

La nuit suivante, impossible de dormir, je tournais et tournais dans mon lit sans succès et puis la proposition m’est revenu en tête. Alors j’y ai réfléchit un peu plus : “dans l’absolu, qu’est ce qu’il faudrait pour que je vienne ici comme missionnaire ?”. La première chose qui m’est venu c’est cette parole de Paul qui s’était fait juifs avec les juifs, tout à tous pour gagner le plus grand nombre. Pour moi, ça semblait crucial de pouvoir s’intégrer dans la culture pour apporter l’Évangile et après une petite réflexion, c’est vrai que je fais ça assez naturellement que la culture soit légèrement ou complètement différente...ok admettons...Check pour ça!

"ce fardeau pour les personnes qu’elles servent"

Toutes les personnes missionnaires ou non, œuvrant dans un ministère particulier ont ce fardeau pour les personnes qu’elles servent. Mais même si c’est vrai que j’aime bien ce pays, la culture, le peuple, je n’ai pas ce fardeau pour qu’ils rencontrent Jésus...Et là !! Sensation indescriptible, d’un coup d’un seul, j’étais soudainement submergée par l’émotion, comme ça...BAM!! Et je ne pouvais plus m’arrêter de pleurer et de prier pour le salut de ce peuple, pour qu’ils rencontrent Jésus…. Au bout d’un moment, ça à commencer à redescendre.. .et j’ai pu retrouver mes esprits...Ok, qu’est-ce qu’il vient de se passer ? Je crois que c’est un autre...Check !!! Et ben, je l’avais pas vu venir.

"Si Dieu m’appelle, il sera avec moi et tout mais bon dans la pratique ça dit quoi"

Bon c’est bien beau tout ça, mais niveau fonctionnement ici, c’est beaucoup de travail en solo, aller à la rencontre des gens comme ça, et timide comme je suis, je vois pas comment ça va coller...Bon après tout si Dieu m’appelle, il sera avec moi et tout mais bon dans la pratique ça dit quoi.

Créer des brèches dans ce mur

Ah le réveil...non! Je suis KO, comment je vais faire pour grimper sur la muraille. Mais Dieu avait tout prévu, on a pris le téléphérique pour monter du coup, l’effort n’a pas été trop intense. une fois là-haut, Nathan nous a partagé une très belle image sur ce mur censé empêcher les envahisseurs de rentrer mais aussi le peuple de sortir du pays. Et pourtant la nature, les arbres faisaient des brèches à travers le mur. Il a comparé ça au mur que les hommes, le diable ont érigés autour du cœur de chaque personne mais que Dieu créait des brèches dans ce mur, il voulait rentrer et se révéler à eux. Quel magnifique encouragement à leur porter la parole qui pourra pénétrer par ses brèches !

"on a tous eu une expérience similaire dans l’équipe"

Avant de nous ramener en ville, j’ai pu partager un peu avec Nathan sur la nuit passée et sa réponse : c’est marrant, on a tous eu une expérience similaire dans l’équipe...En effet, c’est marrant…

De retour en ville, avec mon binôme on est reparti pour une après midi de partage. Mais mon binôme, fort de sa bonne nuit de sommeil se sentait fatigué et à décider de se reposer au café. Je me suis dit, on est là que pour une semaine, tant pis je vais y aller toute seule et puis il me rejoindra plus tard. C’est parti, non pas sans un peu d’appréhension. Et là, je croise une étudiante, disponible, qui parle anglais et qui veut bien discuter avec moi Wouhouuuu !!! Et on est parti dans une discussion pendant une heure et demi à parler de Jésus ressuscité, de l’église et la fraternité qui unit les chrétiens au delà des barrières de la culture et de la langue, des bénédictions que Dieu a pour nous uniquement motivé par son amour inconditionnel pour nous et non par un retour monétaire pour chaque prière répondue, un bel échange en somme. Finalement, elle a dû se rendre à un rendez-vous mais nous sommes restées en contact. Mais surtout, c’était une réponse (plutôt rapide) à mes interrogations de la veille !! Partage en solo (avec le Saint-Esprit) : CHECK !!

Après ça, j’étais toute contente de tout raconter à mon binôme au café où il se reposait. A la fin, il m’a répondu “ben je ne sais pas ce qu’il te faut de plus”... Et en effet, je ne voyais pas.

De retour en France pour repartir de plus belle

Alors on a finit la semaine sur place et quand je suis rentrée en France, j’ai annoncé ça à ma famille, j’ai pris un peu de temps pour remettre ça à Dieu et j’ai lancé ma candidature pour m’engager d’abord pour un an et qu’on verrait bien. Un an plus tard, j’étais dans l’équipe de Nathan pour proclamer sa bonne nouvelle aux étudiants à l’autre bout de monde.

"malgré les attaques, la solitude, la fatigue, la frustration, la paix régnait dans mon cœur, et ça, ça n’a pas de prix"

L’année n’a pas été simple, nouvelle culture, nouvelle langue, nouvelle occupation on a l’impression de redevenir un enfant d’avoir tout à réapprendre. Il a fallu plusieurs mois avant de trouver une église, de développer des amitiés, de m’acclimater au ministère surtout avec la barrière de la langue. J’étais complètement déracinée, mais heureusement Dieu était avec moi à chaque étape et j’avais la conviction d’être là où il voulait que je sois. Aussi malgré les attaques, la solitude, la fatigue, la frustration, la paix régnait dans mon cœur, et ça, ça n’a pas de prix.

Aujourd’hui, j’ai démissionné de mon travail, j’ai quitté ma famille et mes amis pour le servir à temps plein en Asie. Je travaille auprès des étudiants pour faire de l’évangélisation et la formation de disciples. J’ai suivi l’appel particulier que Dieu a mis sur ma vie et quoi de plus réjouissant et apaisant de se savoir dans Sa volonté.

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Samantha* a terminé son premier long séjour. Elle est actuellement en France afin de repartir à nouveau pour quelques années. Si tu as à cœur de soutenir le ministère qu’elle porte tu peux contribuer ponctuellement ou sur une période donnée ci dessous :

https://dons.agapefrance.org/int-11017/

*Les noms ont été changés pour raison de sécurité.